Mot du Coordonnateur du PSTACI
Faire de la Côte d’Ivoire un leader de l’aquaculture en Afrique et un pays autosuffisant en ressources aquacoles tout en luttant contre la pauvreté, telle est notre vision.
En effet, l’aquaculture est un secteur porteur d’espoir pour l’économie ivoirienne dans la mesure où ce secteur est sous exploité alors qu’il regorge d’énormes potentialités.
La Côte d’Ivoire dispose de nombreuses ressources naturelles propices à un développement soutenu pour l’aquaculture, notamment :
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4 fleuves longs de plusieurs centaines de kilomètres : Cavally (600km), Sassandra (650km), Bandama (1 050km) et Comoé (1 100km).
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1 760 km2 de barrages et retenues d’eau sur les fleuves Bandama, Sassandra et Bia
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150 000 hectares de lagunes et 350 000 hectares de lacs, retenues d’eau et bas-fonds
La production nationale de poissons en 2018 a été évaluée à 95 748 tonnes, avec une contribution marginale de l’aquaculture, estimée à 4 500 tonnes soit 4.70 %. Pour résorber cet important déficit, notre pays a recours aux importations massives de poissons surgelés en provenance majoritairement d’Asie, pour couvrir environ 90% des besoins nationaux avec un coût de plus de 250 milliards de F CFA par an.
Cette faible performance de la production ivoirienne s’explique essentiellement par plusieurs facteurs : le coût élevé des aliments importés, la faible disponibilité des alevins, le manque de ressources humaines qualifiées et l’insuffisance d’encadrement (y compris l’appui conseil) et le faible niveau des investissements dans le secteur.
Au-delà de ces défis, l’écosystème aquacole ivoirien reste très fragmenté, avec un dysfonctionnement de plusieurs maillons essentiels de la chaîne de valeur, constituant ainsi une véritable contrainte au développement de la filière. Alors que le pays dispose d’infrastructures adéquates (fleuves, barrages, bas-fonds, lagunes...) pour produire et être auto-suffisant, grâce à une consommation locale qui ne cesse d’augmenter.
Fort de cela, le gouvernement ivoirien a décidé d’identifier et de promouvoir les secteurs d’activités prioritaires qui peuvent contribuer à asseoir un développement économique stable, durable et pourvoyeur d’emplois, avec des projets à fort impact social et humain.
C’est dans ce cadre que le PSTACI, Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire, créé sous l’autorité du Premier Ministre à la faveur du programme Côte d’Ivoire Solidaire en lien avec la Politique Nationale de Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PONADEPA), est mis en œuvre pour attirer les investissements du secteur privé et des bailleurs de fonds afin de développer une chaîne de valeur aquacole qui à terme, devra combler le déficit que connait notre pays dans ce secteur.
Prévu pour une durée de cinq ans renouvelable une fois, le Programme privilégie une approche à la fois globale, inclusive et innovante pour faire développer l’aquaculture dans une dynamique de croissance économique soutenue et plus productive.
L’aquaculture étant une activité à haute intensité de main d’œuvre, son impact sur l’emploi en général et sur celui des femmes en particulier est très important.
Il est donc primordial que le PSTACI connaisse un succès afin d’atteindre les objectifs qui lui ont été fixés à savoir :
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Réduire le chômage des jeunes et des femmes,
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Réduire voire combler le déficit de production des produits aquacoles en Côte d’Ivoire
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Développer un secteur halieutique efficient, source de progrès économique
La réalisation de ces objectifs s’appuiera sur les quatre piliers principaux du Programme, que sont :
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Le plan de transformation de l’aquaculture ;
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Les projets de démonstration ;
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Le renforcement institutionnel ;
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La vulgarisation des acquis et renforcement des capacités.
Le PSTACI est un programme ambitieux et capital pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui dispose d’atouts et de potentialités inestimables en matière de production halieutique et de ressources humaines adéquates pour réussir de tels projets.
A terme, le PSTACI devrait permettre à la Côte d’Ivoire de réduire voir de combler ses importations par une augmentation substantielle de sa production (500 000 tonnes de poissons) locale de produits issus de l’aquaculture.
En effet, le PSTACI permettra de développer des Zones Economiques d’Aquaculture Durable (ZEAD) ou des pôles économiques qui concentreront des sites de production de toute la chaine de valeur de l’aquaculture. Pour ce faire, ce sont environ une trentaine (30) de sites qui ont fait l’objet d’identification et qui seront aménagés et mis à disposition d’entrepreneurs privés, de coopératives et d’investisseurs.
Développer l’aquaculture, c’est bâtir une économie stable et aussi procurer une source de revenus pérenne à une jeunesse en quête d’espoir et d’intégration dans une société en pleine mutation.
Je suis particulièrement heureux d’être un acteur du lancement de ce Programme et j’exhorte à cette occasion l’ensemble des acteurs du secteur aquacole à faire de la réussite de ce programme un idéal, qui aidera la Côte d’Ivoire à migrer vers un développement économique profitable à toutes les populations.
Ensemble, agissons pour notre sécurité alimentaire !
Modibo SAMAKE