CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROGRAMME
La Côte d’Ivoire, malgré ces nombreuses potentialités sur le plan hydrologique est dépendante des importations pour couvrir les besoins de la population. La consommation nationale en 2017 était estimée à 543 340 tonnes et la production nationale naguère de 95 748 tonnes couvre 17, 62% de ces besoins. La contribution de l’aquaculture à la production de poissons représente environ 4 500 tonnes dans la même période, soit 4,70% de la production nationale. La Côte d’Ivoire est donc acculée à recourir aux importations massives pour couvrir les besoins de sa population en constante augmentation avec un taux de croissance de 2,6 % par an.
En Côte d’Ivoire, les faibles performances de la production aquacole sont à l’origine de la fragmentation de la chaine de valeur et de la faible compétitivité du poisson d’élevage face aux importations. Les principales contraintes à lever concerne la faiblesse des investissements dans le secteur aquacole elle-même expliquée par les faibles performances des technologies utilisées, le prix élevé et la faible qualité des intrants (aliments et alevins), les insuffisances des systèmes d’appui-conseil et d’encadrement.
Face à ces insuffisances qui ne reflètent nullement l’important potentiel dont recèle le pays, la Côte d’Ivoire dans sa Stratégie Côte d’Ivoire 2030, ambitionne désormais de faire du développement aquacole un instrument privilégié de croissance économique, de lutte contre la pauvreté et de sécurité alimentaire.
Ainsi, le Gouvernement, a initié, à travers le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) et le concours d’experts internationaux venus d’Asie (Singapour, Malaisie, Inde et Vietnam), la formulation et la mise en œuvre d’un programme certes ambitieux mais réaliste de développement aquacole dénommé PROGRAMME STRATEGIQUE DE TRANSFORMATION DE L’AQUACULTURE EN COTE D’IVOIRE (PSTACI).
Ce programme se focalisera sur quatre (4) piliers pour réaliser l’ensemble des aspirations du secteur aquacole. Il s’agit de (i) l’élaboration d’un plan de transformation de l’aquaculture visant à la création d’emplois, notamment pour les jeunes et en milieu rural, (ii) la mise en place de projets pilotes d’innovation et de démonstration permettant d’accroître l’investissement privé, spécialement en milieu rural, (iii) le renforcement institutionnel et de la gouvernance devant aboutir à l’accroissement de la production en substitution aux importations et à l’établissement de capacités d’exportation, (iv) l’élaboration d’un plan de communication pour le renforcement des capacités nationales d’offre de produits halieutiques et la lutte contre la pauvreté au sein de la population.
Objectifs
L’objectif du PSTACI est de stimuler l’investissement dans le secteur aquacole, en s’appuyant en priorité sur les actions suivantes :
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Le développement de Zones Economiques d'Aquaculture Durable (ZEAD) ;
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Le renforcement des systèmes d’appui conseil, d’encadrement et de vulgarisation
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La facilitation de l’accès aux financements pour les entrepreneurs de la chaîne de valeur aquacole ;
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L’amélioration en quantité et en qualité de l’offre d’aliments ;
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L’amélioration en quantité et en qualité de l’offre de matériel génétique ;
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La mise en place de systèmes de maîtrise des pathologies aquacoles ;
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La professionnalisation de la gestion technique des exploitations aquacoles ;
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Le développement de la contractualisation au sein de la chaine de valeur dès le maillon de la production, renforçant les rôles des opérateurs du secteur ;
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La construction d’une usine de production d’aliments.
DÉFIS A RELEVER
Le PSTACI est structuré pour répondre à 3 défis clés qui freinent la durabilité de la croissance économique de la Côte d'Ivoire.
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Réduction de la pauvreté. Le taux de pauvreté (% de la population) en Côte d’Ivoire était de 46,3% en 2015.
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Réduction du chômage des jeunes. Le taux de chômage officiel (2017) était de 3,3%. Cependant, seulement 23% des travailleurs sont employés dans des emplois salariés. Chaque année, 250 000 personnes entrent sur le marché du travail à la recherche d'un premier emploi (la majorité est composée de jeunes).
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Réduction de la facture d'importation de produits halieutiques. La Côte d’Ivoire importe actuellement plus de 80% de sa demande locale de poissons.
En dehors de ces défis à relever, l’aquaculture fait face à un écosystème défavorable pour le développement de la filière aquaculture. Il s’agit :
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de chaînes d'approvisionnement pauvres et fragmentées ;
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absence d’entreprise d'ancrage pour stimuler la production et l'innovation ;
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absence d’organisation d'aquaculteurs à l'échelle industrielle ;
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faible développement du secteur privé aquacole.
Le PSTACI sera porté par les principes directeurs suivants :
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Adoption d'un modèle durable pour augmenter la productivité de l'aquaculture dans le pays ;
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Résolution des obstacles existants à travers la chaîne de valeur de l'aquaculture pour assurer un soutien de bout en bout et la création de catalyseurs pour développer un écosystème aquacole propice ;
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Développement des talents en aquaculture grâce au transfert de technologies et de connaissances pour améliorer les possibilités de création d'emplois et promouvoir l'esprit d'entreprise (aqua preneurs).
Le PSTACI se concentrera sur la transformation pour stimuler l'investissement dans le secteur. Il fournira une plateforme pour :
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Renforcer et développer la chaîne d'approvisionnement de l'aquaculture ;
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Identifier les talents et mobiliser des ressources ;
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Accroître la production ;
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Créer des emplois notamment pour les jeunes ;
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Renforcer la sensibilisation et la confiance des investisseurs dans l'industrie aquacole ;
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Créer un cadre institutionnel pour la durabilité.
RÉSULTATS ATTENDUS
A atteindre, à terme sur les dix (10) prochaines années, par la mise en œuvre de projets de création de centres pilotes d’appui au développement d’entreprises viables (CDA) de la chaîne de valeur aquacole.
FOURNIR
fournir des productions aquacoles accessibles à la majorité des populations
EMPLOYER
créer des emplois ciblant les populations en milieu rural
ZEAD
créer des Zones Economiques d’Aquaculture Durable
APPROVISIONNER
produire à terme 15 millions d’alevins de 20g pour approvisionnement
PRODUIRE
produire par an et par Lac, 2 000 tonnes de Tilapia (500 g)
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
Comité de pilotage (Copil)
présidé par Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Ce comité est chargé de veiller au respect des orientations stratégiques définies par le Gouvernement ;
Comité de Suivi et d’Evaluation (CES)
Il est présidé par le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques. C’est l’organe chargé du suivi technique des activités du Programme ;
Unité de Gestion du Programme (UGP)
Dirigé par un Coordonnateur de Programme, C’est l’organe chargé de la mise en œuvre des activés et action au quotidien.